NON, BOIRE UN VERRE DE LAIT CHAUD AVANT D'ALLER AU LIT N'AIDE PAS à S’ENDORMIR !

Beaucoup d'idées reçues circulent sur le lait et démêler le vrai du faux n'est pas toujours simple. On l'a fait pour vous !

1/ Le lait est une bonne source de calcium

Vrai. Ce sont surtout les fromages à pâte pressée cuite, type emmental ou comté, qui nous apportent de bonnes doses de calcium (autour de 1000 mg pour 100g). Mais certains produits laitiers, comme les yaourts, en contiennent moins que les amandes (120 contre 260 mg/100g) ou même que les épinards (240mg/100g). D’aucuns affirment que le calcium des produits laitiers est mieux assimilé par l’organisme que celui des fruits et légumes. Une comparaison peu pertinente dans la mesure où le calcul de la biodisponibilité du calcium dans les végétaux est en fait très difficile à effectuer. Quant à la réputation du lait dans la prévention des fractures, elle n’est pas prouvée. Si des apports insuffisants en calcium fragilisent les os, on ne peut pas affirmer pour autant que la consommation de produits laitiers protège contre l’ostéoporose.

2/ Il ne faut pas donner de lait de vache avant l’âge de 1 an

Vrai Lors de la première année de vie, seul le lait maternel ou ses substituts appelés « laits artificiels » doivent être consommés. L’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments a dû le rappeler en 2019 à la suite de l’apparition de cas graves de malnutrition chez des enfants consommant des laits d’origine animale non bovine et des boissons végétales. Bien qu’il soit riche en calcium, le lait de vache est pauvre en fer, ce qui pourrait induire des carences dites « martiales » chez le nourrisson. Il contient trop peu d’acides gras et d’acides aminés essentiels qui ne sont pas synthétisés par l’organisme de l’enfant. Enfin, il est trop riche en protéines, mais aussi en sel.

3/ De plus en plus de personnes sont intolérantes au lactose

Ni vrai ni faux En fait, aucune étude ne permet d’affirmer que nous serions de plus en plus intolérants au sucre contenu dans le lait, le lactose. Et l’idée qui voudrait que nous ne soyons plus capables de digérer le lait à l’âge adulte est fausse. Certes, les mammifères ne produisent plus de lactase, l’enzyme nécessaire à l’assimilation du lactose, après le sevrage mais l’homme fait exception à cette règle. « Des mutations apparues au cours de l’évolution ont permis le maintien de la synthèse de cette enzyme à l’âge adulte, explique Benjamin Bertin, chercheur à l’Inserm. De 70% à 80% des personnes d’origine caucasienne produisent cette enzyme à l’âge adulte, mais c’est seulement le cas d’environ 10% des personnes d’origine asiatique. » Et même si vous manquez de lactase, vous pouvez probablement manger des yaourts et du fromage qui contiennent peu de lactose. Enfin, intolérance n’est pas synonyme d’allergie. Cette dernière ne touche que 2% de la population mais les symptômes sont plus sévères. Aux réactions digestives, s’ajoutent des symptômes cutanés, respiratoires, voire un choc anaphylactique.

4 L’origine du lait doit être mentionnée sur l’emballage, comme pour la viande

Faux. Un décret de 2016 avait rendu cette mention obligatoire pour le lait et pour la viande, à titre expérimental. Mais en mars 2021 le grand groupe laitier Lactalis a obtenu l’annulation de cette décision. Le Conseil d’État a estimé qu’il était « illégal d’imposer l’étiquetage géographique du lait, car il n’y a pas de lien avéré entre son origine (UE, non UE) et ses propriétés ». Et que ce décret s’apparentait à « un excès de pouvoir ».

5/ Le lait maternel renforce le système immunitaire des bébés

Vrai. Le lait maternel contient des anticorps qui participent au développement du système immunitaire du nouveau-né. Pour autant, le lait maternel n’est pas « le meilleur des vaccins ». Il est en effet pauvre en anticorps de type IgG et IgM, qui « confèrent une protection efficace, spécifique et ciblée contre les maladies graves », prévient l’Association française de pédiatrie ambulatoire. Quant à son rôle contre le Covid, la question est à l’étude. De récents travaux menés par des chercheurs de l’hôpital Mont Sinaï à New York montrent que les femmes allaitantes qui ont été infectées sécrètent dans leur lait des anticorps neutralisant le virus pendant dix mois.

6/ Le lait cru est bourré de bactéries qui peuvent donner des infections.

Vrai. Le lait cru et les fromages à base de lait cru, c’est-à-dire qui n’a pas été chauffé à plus de 40°, peuvent contenir des bactéries pathogènes. Malgré les bonnes pratiques d’hygiène que doivent appliquer les producteurs, des salmonelles, Listeria et Escherichia coli provenant du tube digestif des animaux risquent de contaminer le lait. Ces bactéries, sans danger pour des consommateurs en bonne santé, peuvent être mortelles pour les plus fragiles. C’est pourquoi le lait cru est déconseillé aux enfants de moins de cinq ans, aux femmes enceintes et aux personnes immunodéprimées, et il ne faut pas dépasser la date limite de consommation. Cependant, le lait cru renferme aussi des bonnes bactéries qui enrichissent notre microbiote et participent à l’éducation de notre système immunitaire.

7/ Un verre de lait chaud aide à s’endormir

Faux. Certes, le lait contient du tryptophane, un acide aminé précurseur de la sérotonine qui favorise l’endormissement. Mais le lait contient trois fois moins de tryptophane que la morue par exemple, donc ce n’est pas sa composition qui lui vaut cette réputation. En fait, il est démontré qu’instaurer une routine comme boire un verre de lait chaud ou une infusion au coucher aide à tomber dans les bras de Morphée. La température de la boisson joue aussi un rôle : elle contribue à un phénomène naturel lié au sommeil, la baisse de la température corporelle.

8/ Le lait nuit aux performances sportives

Faux. Cette idée reçue vient du fait que l’on attribue souvent la survenue de crampes à la production excessive d’acide lactique, un terme qui fait immédiatement penser au lait. Or, d’une part, la responsabilité de l’acide lactique dans ces contractions musculaires n’est pas établie. D’autre part, l’acide lactique n’est pas naturellement présent dans le lait. Les yaourts et les fromages en contiennent parce que le lactose se transforme en acide lactique au cours de la fermentation. Le lait pourrait même favoriser la récupération physique : composé à 90% d’eau, il participe à la réhydratation. Ses protéines, ses glucides et ses micronutriments compenseraient aussi la perte en sucres et minéraux.

9/ Le lait est un produit naturel

Vrai et Faux Le lait est bien une « matière première » naturelle, mais il subit de nombreux traitements avant d’être mis en vente. Il est ainsi homogénéisé pour que la matière grasse ne remonte pas à la surface du liquide. Le lait sortant de la laiterie est séparé de toute sa crème par une centrifugeuse, puis on rajoute cette crème en quantités différentes pour la préparation des laits dits écrémé ou demi-écrémé. Il peut également être enrichi de poudre de lait pour épaissir sa structure. Le lait est ensuite pasteurisé (chauffé à 71,5° pendant quinze secondes) ou stérilisé (porté à 135° pendant trois secondes). Entre un lait entier et un lait écrémé, le taux de vitamines baisse mais la valeur en calcium n’est pas altérée.

10/ Les laits végétaux n’apportent quasiment pas de protéines

Vrai. Contrairement au lait de vache dont les apports en protéines sont loin d’être négligeables (28% de l’ensemble des apports), les boissons végétales à base d’amande, de noisette ou encore de coco n’en contiennent que très peu. Seule exception à la règle : le lait de soja qui en contient autant que le lait de vache. Mais ce faible apport est pourtant l’une des raisons de leur succès puisque les protéines de lait de vache peuvent provoquer des allergies. Redoutées par certains, elles ont néanmoins des vertus, et notamment pour la croissance des nourrissons. C’est pourquoi toutes les boissons végétales leur sont déconseillées.

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