LA DATE DE PéREMPTION DES ALIMENTS, UNE IDéE DéPASSéE ?

Et si pour éviter de gâcher, on dépassait la date de péremption ? C’est une piste qui pourrait être suivie pour tenter de réduire le gaspillage alimentaire. Déjà mise en place en Norvège depuis 2017, sous l'impulsion d'une association d'entreprises et du ministre de l'Ecologie, cette idée de repenser la date limite de péremption publiée en France dans un livre blanc, donne envie d’y croire. Explications.

Réviser les dates de péremption 

Le gaspillage alimentaire représente 10 millions de tonnes par an en France et coûte 16 milliards d’euros. Responsable de 20% du gaspillage alimentaire dans les foyers, les dates de péremption seraient la plus grosse source de gaspillage dans la grande distribution ! Pas étonnant quand on sait que près de la moitié des consommateurs ont du mal à comprendre les dates de péremption.

Pour lutter contre le gaspillage, Too Good To Go, l’application leader de revente des invendus publie un livre blanc “Les dates de péremption, une idée dépassée ?”. Un plaidoyer co-signé et soutenu par une association écologique France Nature Environnement, qui concentre les conclusions de la table ronde d’octobre 2018 avec les géants de l’agroalimentaires mais aussi des associations de consommateurs, pour réviser les dates de péremption et faire d’elles, un véritable indicateur sanitaire, durable et fiable. 

Gaspillage, la cause aux dates

« Date Limite de Consommation » et « Date de Durée Minimale » seraient souvent confondues par le consommateur. Si la date de durabilité minimum (DDM), est un indicateur de qualité (après la date le produit peut perdre certaines qualités mais ne présente pas de risque pour la santé), le dépassement de la date limite de consommation (DLC) peut présenter des risques pour le consommateur. L’idée soutenue dans le livre blanc serait de repenser la mention des DDM (en ajoutant à la mention “à consommer de préférence avant” la mention “mais aussi après” pour indiquer au consommateur que le produit ne présente pas de risque passée cette date). L’impact serait mesurable et immédiat, selon Too Good To Go. « En ajoutant un jour supplémentaire sur la durée de vie des produits, le gaspillage alimentaire serait réduit de 0,3%, soit une réduction de 20% du gaspillage alimentaire. Les distributeurs pourraient économiser 80 000 tonnes de nourriture, le gaspillage alimentaire serait réduit de 170 000 kilos dans les foyers, avec un gain financier de 350 000 euros ! » Des chiffres encourageants pour sensibiliser industriels à agir ensemble et éclairer le comportement du consommateur dans un sens plus responsable. 

Aliments sans date de péremption 

Tous les produits n’ont pas besoin d'une date de péremption. C’est le cas du sucre, du sel, du vinaigre et du miel. Le riz, les pâtes, la fécule de maïs, la farine, les légumes secs, les céréales, les boîtes de conserves peuvent se consommer très longtemps après l’expiration de la date de péremption. Les produits d'épicerie comme la moutarde, le ketchup, les cornichons ainsi que tous les épices, bouillons cube, préparations en poudre et produits en brique se consomment longtemps après la date limite.

A contrario, certains produits ont des dates de limitation trop courtes. C’est le cas des yaourts qui peuvent se consommer jusqu'à deux semaines après la date, les produits surgelés qui peuvent aussi se conserver longtemps après la date indiquée si la chaîne du froid n'a pas été rompu, et que le congélateur fonctionne normalement (sans glace sur les parois). Bémol pour les viandes, poissons crus sous vide et charcuterie qui sont les terrains de jeux préférées des bactéries et dont on surveille soigneusement la date limite.

2023-06-07T15:09:06Z dg43tfdfdgfd