BORDEAUX : POURQUOI 10 % DU VIGNOBLE VA-T-IL êTRE DéTRUIT ?

Le vignoble français, et plus particulièrement bordelais, est en crise. De nombreux viticulteurs de Gironde sont victimes de l’effondrement de la consommation de vin rouge en France. Au mois de janvier dernier, ils n’étaient pas moins de 1 320 à se dire en difficulté, soit près d’un tiers des 4 000 viticulteurs professionnels du département, selon la chambre d’agriculture de la Gironde. Cette dernière indique également que plus d’un quart des viticulteurs qui traversent cette mauvaise passe veulent mettre un terme à leur activité et procéder à l’arrachage total de leurs vignes. La demande de vin n’étant pas au rendez-vous, les volumes produits sont trop importants et les prix s’effondrent. Pour éviter une surproduction, 9 500 ha vont ainsi être arrachés. Un nombre calculé par l’interprofession des vins de Bordeaux, il y a de ça plusieurs mois, pour adapter l’offre à la demande. Ce sont les appellations les moins prestigieuses qui souffrent de l’effondrement des prix et de cette surproduction, évaluée à un million d’hectolitres. Les grands crus, eux, ne sont pas concernés par cette crise. « Une façon de préparer la reconquête du marché » « L’arrachage des vignes en Gironde ne doit pas être compris comme un élément de recul, mais plutôt comme une façon de préparer la reconquête du marché », avait indiqué Marc Fesneau au Salon de l’agriculture. Le ministre de l’Agriculture et les représentants des vins de Bordeaux ont ainsi signé le déblocage d’une enveloppe de 57 millions d’euros (38 millions pris en charge par l’État, 19 par l’interprofession) pour « dédensifier » le vignoble bordelais. En arrachant leur vigne, les viticulteurs ont le choix entre convertir leur terre à d’autres cultures, ou la laisser en jachère pendant vingt ans. Cette opération est également menée dans le but de lutter contre la flavescence dorée. Il s’agit d’une maladie de la vigne, à l’origine de pertes de récoltes très importantes, due à une bactérie dont la propagation est favorisée par l’arrêt des traitements sur les parcelles laissées à l’abandon. Afin de lutter à titre préventif contre cette maladie et d’éviter que les agriculteurs n’abandonnent leur vigne, ce plan d’arrachage est primé à raison de 6 000 euros par hectare. Certaines organisations, dont le collectif « Viti 33 », réclamaient l’arrachage d’au moins 15 000 ha avec une prime de 10 000 euros par hectare. Selon eux, les aides annoncées ne sont pas suffisantes alors que de nombreux vignerons sont trop âgés pour se lancer dans un projet de diversification de leur culture. Les premières parcelles seront arrachées après les vendanges, c’est-à-dire à partir du mois d’octobre 2023.

2023-06-07T12:59:18Z dg43tfdfdgfd